Chlorure de Chrome

Les oligo-éléments et minéraux sont essentiels pour le bon fonctionnement général de l’organisme, car ils entrent en jeu dans un grand nombre de processus métaboliques. Ils sont la plupart du temps méconnus, et leur importance trop souvent négligée. Zoom sur le chlorure de chrome, un de ces indispensables à notre santé.

Présentation générale du chlorure de chrome

Egalement connu sous le nom de chrome trivalent, picolinate de chrome ou encore chrome actif, le chlorure de chrome est un oligo-élément naturel. On le trouve en quantité infime dans l’organisme, qui en contient idéalement 1 mg par kg de poids corporel uniquement.

Le saviez-vous ?

Bien qu’indispensables à notre santé, les oligo-éléments (également appelés sels minéraux) doivent être surveillés de près ! En effet, à des doses trop élevées, ils deviennent toxiques pour l’organisme. De même, une carence peut avoir pour effet des troubles sérieux.

Carence ou excès de chrome, quelles conséquences ?

Une grande carence en chrome peut entraîner des conséquences importantes comme le diabète, l’hypoglycémie, ou encore des taux de triglycérides ou de cholestérol sanguin excessifs.

Un excès de chrome pourra quant à lui entraîner des réactions inflammatoires passagères. Pas de conséquences excessives donc, contrairement aux cas de carence.

Les aliments constituent la seule et unique source de chlorure de chrome possible, car celui-ci n’est pas assimilable par l’organisme sous une forme inorganique.

Quelques aliments riches en chrome

  • Levure de bière,
  • Germe de blé,
  • Foie de veau,
  • Brocolis,
  • Haricots verts,
  • Champignons,
  • Céréales complètes,
  • Prunes…

Intégrer régulièrement ces ingrédients dans l’alimentation est le meilleur moyen d’assurer des apports en chrome suffisants.

Rôle du chlorure de chrome dans l’organisme et propriétés santé

Métabolisme des glucides

Le chlorure de chrome a une action étroitement liée au métabolisme des glucides, de par son lien avec l’insuline, dont il améliorerait l’action au sein de l’organisme. En effet, le chrome participe à la fonction de transport de l’insuline produite par le foie, ainsi qu’à l’activation des récepteurs d’insuline grâce à l’intervention d’une protéine connue sous le nom de chromoduline.

De par cette action, le chrome participe à la normalisation et à la stabilisation du taux de sucre dans le sang. Grâce à cet effet régulateur sur la glycémie, le chlorure de chrome aurait un impact direct sur le diabète de type 2, en réduisant le taux de glycémie et d’insuline dans le sang.

Métabolisme des lipides

Le chlorure de chrome est également connu pour son action sur le métabolisme des lipides, et en particulier parce qu’il permettrait de réduire la lipogenèse, c’est à dire la formation et le stockage des graisses corporelles.

Le chrome permettrait de réguler le taux de cholestérol, en faisant chuter le mauvais cholestérol tout en contribuant à améliorer la formation du bon cholestérol, le cholestérol HDL, qui a pour fonction d’éliminer les excès de graisses dans les artères.

Perte de poids et augmentation de la masse musculaire

De par son action sur le métabolisme des sucres et des graisses dans le corps, le chlorure de chrome est réputé intéressant pour accompagner une démarche de perte de poids, ou bien une prise de masse musculaire en lien avec un programme sportif par exemple. Mais ça n’est pas tout !

En effet le chrome et son influence sur les sucres et le gras présents dans l’organisme participerait à réduire significativement la sensation de faim en agissant comme coupe-faim naturel. En rééquilibrant le métabolisme des glucides, il permettrait d’autre part de réduire les envies et fringales de sucre.

Les données scientifiques concernant le chlorure de chrome

Il existe de nombreuses études ayant pour objectif de vérifier les effets du chrome sur la perte de poids. Une méta-analyse récente ayant repris les conclusions d’une dizaine d’études indique que le chlorure de chrome a effectivement un effet significatif (bien que modeste) sur la prise alimentaire. Bien que le mécanisme d’action entrant en jeu reste encore mystérieux, il semblerait que le chrome agit sur certains neurotransmetteurs responsables des fringales et de la régulation de l’appétit.(1) (2)

En ce qui concerne le lien entre le chrome et son influence sur les mécanismes de la sensibilité à l’insuline, les multiples études existantes montrent un mécanisme complexe dont l’action reste difficile à isoler. On peut dire que le chrome participe à améliorer les signaux métaboliques liés à la sécrétion de l’insuline (3), tandis que chez des sujets atteints de diabète de type 2, une supplémentation en chrome semblerait améliorer la sensibilité à l’insuline.(4)

Par contre, les différentes études menées pour démontrer les effets du chrome sur la prise de masse musculaire ou encore sur les performances anaérobies ont échoué à confirmer l’utilité de celui-ci sur la croissance musculaire ou les capacités sportives. Par exemple, une supplémentation de 1000µg de picolinate de chrome pendant 13 semaines consécutives (5) chez des femmes sportives d’âge moyen, ou encore une dose de 200µg de picolinate de chrome chez de jeunes hommes pratiquants la lutte de manière intensive, n’ont pas réussi à améliorer les capacités physiques et par là même, les performances sportives. (6)

Utilisation et posologie du chlorure de chrome

Comme nous l’avons dit précédemment, seul le chrome présent dans l’alimentation est correctement assimilé par l’organisme. Cependant il existe aujourd’hui des gélules de picolinate de chrome et il est possible d’en faire une cure.

Les gélules disponibles proposent des dosages de chrome allant de 25 à 200 microgrammes de chrome quotidiens, pour une durée allant de 3 à 6 semaines. Ces cures sont à effectuer de préférence lors des changement de saison.

Contre-indications et effets secondaires

Il existe peu de données concernant les contre-indications du chrome. Certains symptômes ont été noté, comme des phénomènes d’irritation de la peau ou des muqueuses en cas de prise excessive.

A souligner également : le chrome industriel pourrait avoir des effets néfastes sur la santé.

Le chlorure de chrome, une conclusion mitigée

Selon les données recueillies, il semble vivement conseillé, avant de démarrer une éventuelle supplémentation en chrome, de procéder à des examens médicaux et de consulter un médecin. De même, outre le fait que l’alimentation semble rester la meilleure source de chrome biodisponible, si une cure est envisagée, il est essentiel de faire les bons choix en termes de complément.

  1. Pittler MH, Stevinson C, Ernst E. Chromium picolinate for reducing body weight: meta-analysis of randomized trials. Int J Obes Relat Metab Disord. (2003)
  2. Docherty JP, et al. A double-blind, placebo-controlled, exploratory trial of chromium picolinate in atypical depression: effect on carbohydrate craving. J Psychiatr Pract. (2005)
  3. Mackowiak P, et al. Evaluation of insulin binding and signaling activity of newly synthesized chromium(III) complexes in vitro. Mol Med Rep. (2010)
  4. Cefalu WT, et al. Characterization of the metabolic and physiologic response to chromium supplementation in subjects with type 2 diabetes mellitus. Metabolism. (2010)
  5. Campbell WW, et al. Effects of resistive training and chromium picolinate on body composition and skeletal muscle size in older women. Int J Sport Nutr Exerc Metab. (2002)
  6. Walker LS, et al. Chromium picolinate effects on body composition and muscular performance in wrestlers. Med Sci Sports Exerc. (1998)