Vitamine C

La vitamine C, nous la connaissons tous: pour faire le plein d’énergie à la sortie de l’hiver, lutter contre la grippe et le rhume à la mauvaise saison, etc... Ses utilisations dans notre quotidien sont nombreuses. Mais qu’en est-il de la réelle efficacité de la vitamine C ? Attention, cet article risque de vous surprendre...

Présentation générale de la vitamine C

La vitamine C est une vitamine hydrosoluble (c’est à dire qui se dissout dans l’eau) également connue sous le nom d’acide L-ascorbique. Elle était auparavant synthétisée directement par le corps humain, mais notre organisme a, au fil de l’évolution, perdu sa capacité naturelle à fabriquer cette vitamine pourtant bien utile. Il nous faut donc aujourd’hui trouver nos apports en vitamine C à l’extérieur. 

La vitamine C est principalement absorbée par l’intestin grêle, mais aussi, à moindre échelle, par la bouche et par l’estomac. Elle est très présente au sein même des globules blancs, de l’hypophyse, des glandes surrénales et du cerveau.

Le saviez-vous ? 

Bien avant sa découverte et son isolation, la vitamine C était connue indirectement par le biais des symptômes causés par sa carence, répertoriés depuis plusieurs milliers d’années et décrits notamment par Aristote. 

Mais c’est seulement en 1928 qu’elle fut isolée par Albert Szent-Gyorgyi. Comment ? Grâce, si on peut dire, au scorbut contracté chez les marins privés de fruits et de légumes pendant les longues périodes de traversées et qui menait souvent à la mort.

L’issue en est restée fatale jusqu’au 18e siècle où il fut découvert que la consommation de citron prévenait la maladie. La voie de l’isolation de la vitamine C était ouverte…

Propriétés médicinales de la vitamine C

Rhume et états grippaux

La vitamine C est traditionnellement utilisée depuis des centaines d’années pour lutter contre les maladies hivernales dont font partie la grippe ou le rhume. Elle est d’ailleurs très largement prise en auto-médication, et assure une protection efficace dans le renouvellement des globules blancs, protecteurs internes de l’organisme contre les virus, bactéries et autres indésirables.

Intoxication aux métaux lourds

La vitamine C aurait une efficacité contre les concentrations excessives de métaux lourds dans le sang, comme par exemple le plomb, mais aussi le cadmium ou le mercure. Les fumeurs, particulièrement sujets à ce type d’intoxication, pourraient bénéficier de la fonction détoxifiante de la vitamine C.

Syndrome du VIH

L’ascorbate (ou vitamine C) aurait pour effet de stopper la réplication du VIH dans l’organisme. Nous en saurons plus en regardant de plus près les études scientifiques menées à ce sujet, qui continue à être plutôt controversé.

Cancer

La vitamine C aurait également une action antitumorale. En effet, elle supprimerait un des enzymes essentiels dans le métabolisme du glucose, ce qui aurait pour conséquence de tuer certains types de cellules cancéreuses.

La vitamine C est réputée pour réduire la durée des pneumonies, mais aussi pour prévenir les maladies cardio-vasculaires et certains troubles cognitifs. 

La recherche scientifique sur la vitamine C

Selon une méta-analyse, et contrairement à ce que l’on pourrait communément penser, des doses de vitamine C, qu’elles soient de 200 mg ou beaucoup plus fortes avec 2000 mg, s’avèrent ne PAS diminuer le rhume ou l’état grippal chez les sujets “normaux”. Par contre, il a été prouvé que la consommation de vitamine C réduit de moitié les grippes et rhumes chez les personnes déjà soumises à un stress physique important, comme en cas de fatigue excessive ou de pratique intensive d’un sport (1) (2).

Les études sur les cas d’intoxication aux métaux lourds semblent révéler des résultats similaires. La recherche animale montre que la vitamine C contribue à l’élimination du plomb et du mercure ainsi qu’à la réduction de la toxicité du cadmium (3). Sur l’homme, des études montrent que des doses supérieures à 500 mg de vitamine C permettent de diminuer le taux de plomb dans l’organisme chez les personnes déjà intoxiquées, mais n’agit pas de manière préventive chez les sujets “normaux” en contact avec les métaux lourds (4).

Enfin depuis les années 1970 de multiples études ont été menées pour évaluer les effets de la vitamine C sur différents types de cancers. Les différentes études ont obtenu des résultats contradictoires, qui semblent s’expliquer par les difficultés qu’ont les scientifiques à comprendre avec précision les mécanismes d’action de la vitamine C.

En fait, il semblerait que le stress oxydatif induit par de fortes doses de vitamine C provoque une inhibition des GAPDH, des enzymes entrant en jeu dans le métabolisme glycolytique. Or les cellules cancéreuses survivent justement sur un taux important de cet enzyme. Ainsi la baisse de la production de GAPDH entraîne la mort de certaines cellules cancéreuses.

Des études sont actuellement en cours pour confirmer ce mécanisme d’action et l’utilité de la vitamine C en cas de cancer (5) (6).

Pour finir, il semblerait que la vitamine C puisse avoir des effets très positifs sur le virus du HIV. Certaines études ont permis de montrer que la vitamine C serait plus efficace que l’AZT dans la suppression du virus du HIV dans les cellules infectées, et même dans les cellules où le virus est encore latent (7).

Cette découverte a été et est encore sujette à controverse, et certaines instances scientifiques reprochent à ces études le fait qu’elles s’appuient sur des résultats concernant des cellules in vitro, et non pas sur des sujets humains. Les auteurs approuvent la nécessité de confirmer ces observations sur l’homme, mais proclament dans le même temps la difficulté rencontrée pour financer de tels tests.

Selon eux, l’industrie pharmaceutique freinerait les avancées de la science, car la vitamine C n’est pas patentable et ne permettrait pas de générer du profit... Il semblerait tout de même que d’autres équipes de chercheurs aient réalisé des essais cliniques sur des personnes atteintes du HIV, essais qui confirmeraient l’efficacité de la vitamine C (8). Un sujet qui mérite d’être suivi de près.

Posologie et effets indésirables de la vitamine C

Les apports journaliers recommandés (AJR) vont de 40 mg par jour pour les nouveaux nés à 120 mg par jour pour un adulte en bonne santé. 

Cependant il est tout à fait inoffensif de consommer jusqu’à 1000 mg de vitamine C par jour. Au-delà, un risque de surdosage existe, pouvant entraîner la formation de calculs rénaux, l’apparition de diarrhées, de crampes d’estomac ou d’autres troubles digestifs.

Même si une complémentation peut être utile, il est toujours conseillé de rechercher les nutriments dont nous avons besoin dans notre alimentation. Le tableau présenté ici vous donne des repères pour adopter une alimentation riche en vitamine C.

Aliments

Portion

Apport en vitamine C

Poivron 

½ tasse

101-166 mg

Kiwi

1 fruit

75 mg

Orange

1 fruit

70 mg

Mangue

1 fruit d’environ 200 g

57 mg

Broccoli

½ tasse

42-54 mg

Pamplemousse

½ fruit

42 mg

Pois verts

½ tasse

31 mg

Choux-fleur

½ tasse

29 mg


La vitamine C, à prendre au bon moment !

La conclusion de nos recherches semble claire : consommer de la vitamine C a des effets bénéfiques sur la santé, mais lorsqu’on la prend au moment approprié. Il semblerait que la vitamine C ne révèle pas ses vertus sur des sujets en bonne santé, et n’aurait donc pas de véritable action préventive.

Par contre il est recommandé de s’assurer d’en consommer suffisamment, de même qu’une supplémentation peut être tout à fait utile en cas de souci de santé.

  1. Anderson TW, Suranyi G, Beaton GH. The effect on winter illness of large doses of vitamin C. Can Med Assoc J. (1974)
  2. Douglas RM, et al. Vitamin C for preventing and treating the common cold. Cochrane Database Syst Rev. (2007)
  3. Hill CH. Interactions of vitamin C with lead and mercury. Ann N Y Acad Sci. (1980)
  4. Naha N, Chowdhury AR. Inorganic lead exposure in battery and paint factory: effect on human sperm structure and functional activity. J UOEH. (2006)
  5. Cameron E, Pauling L. Supplemental ascorbate in the supportive treatment of cancer: Prolongation of survival times in terminal human cancer. Proc Natl Acad Sci U S A. (1976)
  6. Yun J, et al. Vitamin C selectively kills KRAS and BRAF mutant colorectal cancer cells by targeting GAPDH. Science. (2015)
  7. Harakeh S, Jariwalla RJ.Ascorbate effect on cytokine stimulation of HIV production. Nutrition. 1995 Sep-Oct;11(5 Suppl):684-7.
  8. https://www.patrickholford.com/advice/the-truth-about-hiv-and-vitamin-c