Ail

“Que ton aliment soit ton médicament”. Nous reprenons cet adage très régulièrement, et pour cause, la nature regorge de trésors. Elle nous offre tout ce dont nous avons besoin pour être en parfaite santé, et il nous semble important de remettre en lumière les connaissances ancestrales que nous avons sur les bienfaits des plantes, mais que nous avons parfois oublié...

Retour aujourd’hui sur l’ail, que nous consommons très régulièrement dans nos assiettes, et qui est un allié de notre santé à redécouvrir absolument !

Présentation générale de l’ail

L’ail, ou ail commun, ou encore allium sativum, est une plante vivace de la famille des liliacées. Herbacée et bulbeuse, elle est constituée de nombreuses feuilles de grande taille, et de fleurs estivales groupées en ombelles, blanches ou rose et peu nombreuses. Le fruit de l’ail, en réalité rarement produit par la plante, se présente sous forme d’une capsule à 3 loges.

On recense aujourd’hui 130 variétés d’ail, aussi nommées cultivars. C’est bien le bulbe de l’ail que nous utilisons dans notre alimentation.

Réputé depuis l’Antiquité pour ses vertus thérapeutiques, l’ail est une plante originaire d’Asie Centrale, et plus précisément d’Egypte. C’est petit à petit qu’il conquiert tous les continents. On retrouve d’ailleurs des textes anciens mentionnant l’utilisation médicinale de l’ail en Chine, mais aussi dans des ouvrages de médecine grecque datant d’avant l’ère chrétienne, ou encore dans des précis de médecine arabe

Un ail, des…?

Connaissez-vous le pluriel du mot “ail” ? Bien que peu usité, on le retrouve dans des textes anciens. Nous disons un ail...des auls !

Composition et propriétés médicinales de l’ail

L’ail contient des huiles essentielles connues sous les noms de diallyle, d’allicine, d’alliine pour n’en citer que quelques-unes. Il contient également des glucides, divers composés soufrés ainsi que des vitamines A, B, C et E. L’ail regorge aussi d’oligo-éléments : calcium, cuivre, brome, magnésium, phosphore, potassium, sélénium, zinc, fer…

Propriétés antibiotiques, antiparasitaires et antivirales

Les composés soufrés présents dans l’alliine ont une action préventive sur certains types de cellules cancéreuses, en particulier sur les cancers de l’estomac, du côlon, des poumons ou du rectum. L’ail, en tant qu’agent antioxydant puissant, agit positivement sur la lutte contre les radicaux libres et le stress oxydatif qui jouent un rôle dans l’apparition du cancer.

De même l’ail est réputé pour son efficacité contre les parasites intestinaux et la candidose. Il est excellent pour lutter contre les infections du système ORL, la grippe, la fièvre, ou encore les infections respiratoires.

Hypolipidémiant

L’ail permet de diminuer le taux de lipides dans le sang, ce qui agit directement en réduisant la présence de mauvais cholestérol et ses effets négatifs sur l’organisme, et notamment sur le système cardio-vasculaire.

Chélateur

L’ail agit en tant que chélateur, c’est à dire qu’il a une action de détoxification des métaux lourds et des toxines présents dans l’organisme. 

Action prébiotique

L’ail contient de l’inuline, substance qui a une action prébiotique très intéressante. En effet, l’inuline stimule le développement des bactéries bénéfiques pour la flore intestinale, favorisant ainsi l’équilibre global du microbiote, dont on connaît aujourd’hui l’importance sur la santé humaine globale. 

Mais on peut citer encore d’autres vertus santé de l’ail !

  • Ses effets anticoagulants accompagnent positivement la prise de médicaments de type antiagrégants plaquettaires.
  • L’ail a une action hypertensive, bénéfique en cas de tension trop faible par exemple.
  • L’alliicine, en tant qu’agent antibactérien, est efficace contre les mycoses en général, et les mycoses du pied en particulier.
  • L’ail aurait des vertus hypoglycémiantes, intéressantes notamment pour les personnes souffrant de diabète et souhaitant diminuer leur taux de glucose sanguin.

L’ail dans la recherche scientifique

Des études portant sur des extraits de chair et de peau d’ail ont confirmé que cette plante agit bénéfiquement sur le stress oxydatif, en le diminuant de manière significative. Cette action permet de réduire la mort des cellules, et agit ainsi contre le vieillissement et l’altération global de l’organisme (1).

Parmi les études concernant les effets de l’ail sur le cancer, mentionnons une recherche en double aveugle sur des personnes atteintes de troubles précancéreux au niveau gastrique. Trois traitements ont été testés : deux groupes ont reçu des placebos tandis qu’un troisième recevait un extrait d’ail.

Cette étude, qui a observé les effets de ces traitements sur une période conséquente de 7 ans, avec des examens réguliers (endoscopie etc..) a montré que les personnes ayant consommé une supplémentation à base d’ail voyaient diminuer leur prévalence de lésions précancéreuses, et étaient par conséquent moins sujettes à déclarer un cancer de l’estomac (2).

L’ail est traditionnellement utilisé pour agir contre les maladies cardiovasculaires et le mauvais cholestérol. Les recherches ont permis de confirmer que l’ail produit un effet modérateur sur certains facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, et notamment sur les fonctions plaquettaires (3).

Pour compléter, des études ont comparé les effets des composés de l’ail par rapport aux effets de l’acide oléique sur le cholestérol, montrant bien qu’un traitement à base d’ail permet d’inhiber la production de cholestérol (4).

Enfin, citons la recherche sur les effets hypoglycémiants de l’ail, avec notamment une étude sur l’animal, qui montre que la consommation d’ail entraîne une réduction significative du taux de glucose dans le sang, mais aussi une baisse du cholestérol et des triglycérides (5) (6).

Posologie et effets indésirables de l’ail

Cru ou cuit dans l’alimentation, ou encore en poudre, sous forme d’extrait, d’huile, de comprimés, de gélules ou en doses homéopathiques, les compléments alimentaires à base d’ail ne manquent pas. 

Il est possible de croquer par exemple une à deux gousses d’ail dans la journée. Pour le consommer de manière peut-être un peu plus agréable, l’ail peut être préparé en décoction. Faites infuser quelques gousses pendant 3 à 5 min dans l’eau bouillante, et consommez votre tisane à raison de 1 à 3 tasses par jour.

Pour les infections cutanées, les verrues, les douleurs articulaires ou musculaires, l’ail fonctionne également très bien en cataplasme.

Si vous souffrez d’anémie, il est déconseillé de consommer trop d’ail. De même, un excès peut entraîner des douleurs et crampes d’estomac, voire, dans de rares cas, des allergies de contact.

L’ail, plus qu’un condiment

Vous l’aurez compris, sans aller jusqu’à l’excès, consommer de l’ail est un excellent moyen de conserver une bonne santé. Les compléments alimentaires peuvent ici être utiles pour éviter les effets désagréables liés à la forte odeur de cet alicament.

  1. BMC Complement Altern Med. 2012 Aug 29;12:140. doi: 10.1186/1472-6882-12-140. Garlic extracts prevent oxidative stress, hypertrophy and apoptosis in cardiomyocytes: a role for nitric oxide and hydrogen sulfide. Louis XL1, Murphy R, Thandapilly SJ, Yu L, Netticadan T.
  2. J Natl Cancer Inst. 2006 Jul 19;98(14):974-83. Randomized double-blind factorial trial of three treatments to reduce the prevalence of precancerous gastric lesions. You WC1, Brown LM, Zhang L, Li JY, Jin ML, Chang YS, Ma JL, Pan KF, Liu WD, Hu Y, Crystal-Mansour S, Pee D, Blot WJ, Fraumeni JF Jr, Xu GW, Gail MH.
  3. J Nutr. 2001 Mar;131(3s):980S-4S. doi: 10.1093/jn/131.3.980S. Aged garlic extract, a modulator of cardiovascular risk factors: a dose-finding study on the effects of AGE on platelet functions. Steiner M1, Li W.
  4. J Nutr Biochem. 1999 Nov;10(11):654-9. Allyl mercaptan, a major metabolite of garlic compounds, reduces cellular cholesterol synthesis and its secretion in Hep-G2 cells. Xu S1, Simon Cho BH.
  5. Adv Clin Exp Med. 2012 Nov-Dec;21(6):705-11. Effect of garlic extract on blood glucose level and lipid profile in normal and alloxan diabetic rabbits. Sher A1, Fakhar-ul-Mahmood M, Shah SN, Bukhsh S, Murtaza G.
  6. Garlic: a review of potential therapeutic effects. Leyla Bayan, Peir Hossain Koulivand, and Ali Gorji