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Cône de Houblon

Non, le houblon n’est pas uniquement un des ingrédients essentiels à la fabrication de la bière ou du whisky ! Le houblon, et plus précisément son cône, est utilisé en médecine traditionnelle depuis plusieurs siècles, principalement pour soulager l’anxiété et les troubles du sommeil.

Présentation générale du cône de houblon

Le cône de houblon, utilisé en phytothérapie depuis le VIIe siècle, est le fruit de la floraison des chatons produits par les plantes femelles du houblon. Le houblon grimpant, de nom scientifique humulus lupus, est une plante herbacée vivace de la famille des cannabaceae. 

On connaît aussi le houblon sous le nom de couleuvrée septentrionale, bois du diable, salsepareille indigène ou encore vigne du Nord.

La plante s’enroule de manière persistante sur son support grâce à des tiges allongées qui peuvent aller jusqu’à 10 mètres de longueur. 

Ce sont donc les fruits du houblon, les cônes, recouverts d’une résine particulièrement odorante, qui sont utilisés pour leurs propriétés médicinales.

Le saviez-vous ? 

Les cônes de houblon ont été utilisés voilà plusieurs siècles pour leurs vertus aromatiques. C’est Hildgarde de Bingen, religieuse mystique allemande du 11e siècle et médecin renommée, qui découvrit les vertus aseptisantes et conservatrices des cônes de houblon.

Composition et propriétés médicinales du cône de houblon

Le cône de houblon a une composition variée : myrcène, humulène, bêta-caryophyllène etc…

Ce sont les sesquiterpènes, comprenant l’humulène, le bêta-caryophyllène et les monoterpènes qui constituent les principes actifs du cône de houblon.

Les sesquiterpènes sont des molécules agissant comme hypotenseurs, c’est à dire en réduisant la pression artérielle en cas d’hypertension. Cette propriété se révèle particulièrement efficace en cas de tension trop élevée donc, mais aussi pour traiter les vertiges, les palpitations, et dans certains cas les bourdonnements d’oreilles. 

Les sesquiterpènes sont également connus pour leurs vertus calmantes et sédatives. On utilise le houblon pour favoriser l’endormissement et améliorer la qualité du sommeil, mais aussi pour réduire les états d’agitation ou anxieux.

Mais les sesquiterpènes, qui représentent entre 50 et 80% de la composition des cônes de houblon, recèlent d’autres bienfaits pour la santé :

  • leur action anti inflammatoire est efficace contre les douleurs articulaires et les rhumatismes notamment;
  • ils décongestionnent le système nerveux lymphatique, ce qui facilite l’évacuation des toxines, déchets et matières indésirables du corps humain;
  • antihistaminiques, le cône de houblon permet une diminution nette, voire une totale disparition des symptômes allergiques;
  • le cône de houblon possède également des propriétés antitumorales, ou anti-cancer, grâce à leur action bloquant la multiplications des cellules cancéreuses.

Autre composant actif principal du cône de houblon, les monoterpènes viennent compléter le profil santé plus qu’intéressant de cette plante. 

Les monoterpènes sont des lymphotoniques qui décongestionnent et activent naturellement la circulation au sein du système lymphatique, venant ainsi renforcer les capacités de drainage du corps. 

Ils agissent également comme antiseptiques et antiviraux et préviennent efficacement la croissance des bactéries. 

Les monoterpènes sont aussi utilisés pour leurs propriétés antalgiques et anti-douleur.

Enfin, le cône de houblon aide à décongestionner les voies respiratoires et agit comme un expectorant en favorisant l’expulsion du mucus présent dans les poumons et dans la trachée grâce à son action fluidifiante. 

Le houblon est également reconnu pour sa capacité à réduire les effets de la ménopause. Son influence sur le taux d’oestrogène permet de diminuer notablement certains symptômes comme les bouffées de chaleur.

Que disent les données scientifiques sur le cône de houblon ? 

De nombreuses études se sont penchées sur les propriétés médicinales des cônes de houblon. Cependant beaucoup d’entre elles, notamment en ce qui concernent le traitement des troubles du sommeil, associaient le houblon à d’autres plantes aux vertus apaisantes, comme la valériane, rendant les résultats moins clairs. 

En 2007 une équipe de chercheurs suisses a décidé d’étudier le houblon seul, en comparant justement ses effets à ceux de la valériane. Cette étude a permis de démontrer que la valériane seule n’avait aucune amélioration sur le sommeil, alors qu’en y ajoutant du houblon, même à faible dose (120 mg par prise), une amélioration de l’endormissement était clairement observable (1). 

D’ailleurs, cette association valériane et houblon s’est démontré lors de plusieurs études aussi efficaces que les traitements chimiques comme les benzodiazépines pour traiter les troubles du sommeil (2); (3).

D’autres études ont montré l’efficacité réelle du cône de houblon dans le traitement de certains cancers, comme le cancer du sein, le cancer des ovaires et du côlon, avec de possibles effets bénéfiques également sur le cancer de la prostate (4).

Les effets bénéfiques du houblon sur les symptômes de la ménopause sont aussi appuyés par la recherche scientifique. Une faible concentration de houblon a effectivement permis de réduire les bouffées de chaleur lors de plusieurs études en double aveugle réalisées sur des femmes en ménopause (5), (6).

Posologie du cône de houblon

Il existe plusieurs façons de prendre le cône de houblon :

  • En infusion, on prendra une tasse matin, midi et soir; 
  • si  on opte pour des gélules, la préconisation est de 200 mg à raison de 3 fois par jour pendant les repas;
  • en poudre, le cône de houblon se prend à hauteur de 1g 3 fois par jour pendant les repas également;
  • enfin en décoction le houblon se prend aussi trois fois par jour, mais cette fois-ci de préférence après les repas.

Contre-indications et effets secondaires

Étant donné ses propriétés sédatives, il est fortement déconseillé d’utiliser le cône de houblon avant de conduire. De même il faudra en stopper les prises 1 jour avant toute opération chirurgicale prévue, en raison de possibles interactions avec les anesthésiants.

Le cône de houblon est également déconseillé chez les patients atteints de cancer hormonodépendant, en raison de son action sur les oestrogènes.

En termes de précautions, les femmes enceintes ou allaitantes, les personnes allergiques ou encore celles souffrant de troubles bipolaires s’abstiendront d’utiliser le houblon.

Le cône de houblon, un traitement rééquilibrant

Nous l’avons vu, entre sa capacité à améliorer les états anxieux et soulager les problèmes de sommeil, mais aussi grâce à son action décongestionnante, sur les différents aspects du système lymphatique, font du cône de houblon un remède naturel favorisant l’équilibre et le bien-être. 

(1) A randomized, double blind, placebo-controlled, prospective clinical study to demonstrate clinical efficacy of a fixed valerian hops extract combination (Ze 91019) in patients suffering from non-organic sleep disorder. Koetter U, Schrader E, et al. Phytother Res. 2007 Sep;21(9):847-51.

(2) Schmitz M, Jackel M. [Comparative study for assessing quality of life of patients with exogenous sleep disorders (temporary sleep onset and sleep interruption disorders) treated with a hops-valarian preparation and a benzodiazepine drug]. [Article en allemand, résumé en anglais]. Wien Med Wochenschr 1998;148(13):291-8.

(3) Morin CM, Koetter U, et al. Valerian-hops combination and diphenhydramine for treating insomnia: a randomized placebo-controlled clinical trial. Sleep. 2005 Nov 1;28(11):1465-71.

(4)Xanthohumol and related prenylflavonoids from hops and beer: to your good health!

Stevens JF1, Page JE.Phytochemistry. 2004 May;65(10):1317-30.

(5)Heyerick A, Vervarcke S, et al. A first prospective, randomized, double-blind, placebo-controlled study on the use of a standardized hop extract to alleviate menopausal discomforts. Maturitas. 2006 May 20;54(2):164-75.

(6) A randomized, double-blind, placebo-controlled, cross-over pilot study on the use of a standardized hop extract to alleviate menopausal discomforts. Erkkola R, Vervarcke S, et al. Phytomedicine. 2010 May;17(6):389-96.

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